DOCUMENT LCI - Israël : à la frontière libanaise, les combats s'intensifient et les habitants fuient

par Emma FORTON | Reportage Claire Cambier, Gabriel Haurillon
Publié le 18 avril 2024 à 17h04

Source : TF1 Info

Depuis l'attaque de l'Iran contre Israël, les affrontements prennent de l'ampleur à la frontière entre l'Etat hébreu et le Liban.
Nos journalistes sont allés à la rencontre des habitants qui restent dans le nord d'Israël, tandis que d'autres fuient la région.

Dans la nuit de samedi 13 à dimanche 14 avril dernier, l'Iran a lancé une attaque inédite contre Israël à l'aide de drones et de missiles, en réponse à une frappe sur son consulat à Damas attribuée à Israël. Depuis, les affrontements se multiplient entre l’armée israélienne et la milice libanaise du Hezbollah, alliée de l'Iran, de part et d’autre de la frontière entre les deux pays. La zone frontalière entre le nord d'Israël et le sud du Liban est au cœur des tensions. 

C'est dans cette zone que se sont rendus nos journalistes. À Eilon, en Israël, la ligne de démarcation est bien visible : de l'autre côté, c'est le Liban. Un village en montagne vient de subir une attaque et déjà les forces israéliennes répliquent à coup d'artillerie. Notre équipe décide de prendre la route pour s'approcher et tombe sur un check-point. Des ambulances y stationnent, avant de repartir rapidement avec des blessés. "Dégagez, les médias, il y a des drones", s'écrient des soldats, tendus. Plus loin, des ambulanciers se tiennent prêts en cas de nouvelles frappes. Impossible pour eux de s'approcher davantage. "Les soldats ramènent les blessés ici, on ne peut pas y aller nous-même, c'est trop dangereux", assure Akbar, ambulancier.

Plus de 135.000 Israéliens ont quitté leur domicile

À Arab al-Aamshe, village arabe le long de la frontière, la terreur règne et les habitants sont effrayés. "Depuis qu'un missile anti-char est tombé, je n'entends plus rien. On s'est cachés là. Il y a eu un deuxième boom et un troisième, et un quatrième. On marchait dans la rue, ça aurait pu nous tomber dessus", s'insurge un jeune homme du village. Les habitants ont été témoins de frappes de missiles et de drones sur un centre, blessant 14 soldats, dont deux gravement. 

Sur place, les habitants de la région doivent donc fuir pour échapper aux obus. À une soixantaine de kilomètres plus à l'est, Kyriat Schmona est aujourd'hui une ville fantôme. En octobre dernier, Alex avait refusé d'évacuer, sauf qu'ici aussi les combats s'intensifient. "J'ai changé d'avis quand j'ai vu ce que le Hezbollah pouvait faire. Quand tu te réveilles, tu n'as pas envie de voir la maison comme ça", déplore-t-il en montrant un bâtiment endommagé. C'est l'attaque de l'Iran samedi dernier qui a fini par le convaincre. Il craint que la situation n'empire. Chez lui, ses bagages sont prêts. Il déménage aujourd'hui dans le Sud du pays. "Mes livres sont là, mes affaires... Tout est là. Je m'en vais."

Mais tous n'ont pas pris cette décision. À Kfar Giladi, le kibboutz voisin, Nissan Ze'evi entame sa ronde. En tant que réserviste du groupe de défense anti-terroriste, il a décidé de rester pour protéger le village. "On a fait confiance à la communauté internationale. On pensait qu'elle réussirait par une approche diplomatique à mettre en place une zone tampon. Avec 11.000 soldats de l'ONU, des millions de dollars donnés au Liban, ce n'est jamais arrivé", regrette-t-il. Il espère que la population du nord pourra revenir prochainement. Depuis le début du conflit, plus de 135.000 Israéliens ont quitté leur domicile, dont beaucoup dans cette région du nord, selon un décompte des autorités. Une nécessité, car le danger des roquettes est constant.


Emma FORTON | Reportage Claire Cambier, Gabriel Haurillon

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